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Bodypainting : partir sur de bonnes bases

Dernière mise à jour : 28 juin 2020


bodypainting twins maquillage artistique

Le bodypainting est un art encore méconnu en France. Chez nos voisins anglo saxons, il est fréquent de faire appel à un artiste pour se maquiller le corps, ou du moins le visage-les bras-le décolleté avant de partir à une soirée.


Mais alors, à quoi ça sert, vas-tu me dire?

Eh bien... à rien!

C'est de l'art, et l'art ne sert qu'à apporter une autre dimension à la vie... l'art ne sert qu'à ouvrir son esprit, à réfléchir sur des thématique ou des pratiques.

Parfois, l'art peut même déranger, déplaire ou choquer.


Pour ma part, je suis une artiste visuelle n'ayant pas pour objectif de choquer.

J'ai un univers coloré, gai, féminin... par les corps que je peins, je donne en général une impression douce, de bonheur, de plénitude, de gaité.

J'accompagne des femmes dans leur pleine acceptation, dans leur cheminement personnel, dans leur recherche et je les aide à mieux s'aimer. Entre autre.


Pour se lancer dans le bodypainting, que ce soit entre ami(e)s pour une soirée ou pour en faire son métier, il faut cependant respecter quelques règles essentielles, que je vais t'expliquer en te donnant aussi quelques conseils venant de mon expérience personnelle.


#1 Ton matériel doit être adapté

Chaque artiste a ses propres besoins et ses affinités avec telle ou telle autre marque.

Mais le point primordial est d'assurer la sécurité de ton modèle, en t'assurant de choisir des produits spécifiquement crées pour un usage cosmétique.

Hélas, certains artistes peu scrupuleux ou tout simplement mal informés se contentent de peindre avec de l'acrylique, de la peinture à l'huile, des poscas ou autres marqueurs non adaptés... j'ai même côtoyé un artiste qui collait des éléments de décor sur son modèle à la colle à bois.

On voit vraiment de tout, et j'attire ta vigilance pour que tu te fournisses auprès des grandes marques de notre secteur : superstar, diamond fx, menton, tag, kryolan, global, kraze fx, party xplosion, sillyfarm... il en existe d'autres, et toutes doivent être validées par la FDA aux USA (dont proviennent pas mal de produits) ou par l'équivalent au niveau européen, l'ANSM.


#2 Ton projet

Une fois le matériel en main, il est temps de préparer ton projet.

Pour cela, chacun travaille de façon très personnelle ; il y a des artistes qui préparent des croquis, des dessins, parfois même sur des feuilles grandeur nature pour reproduire la taille exacte de leur modèle.

Il y a en a qui fonctionnent à l'instinct, et se contentent de peindre le jour J sur leur modèle, en ayant en tête les couleurs et l'ambiance générale de leur création.

D'autres, encore, impriment des visuels qu'ils trouvent sur internet sur le thème de leur projet, afin d'avoir des idées sous la main.


une modèle debout qui est peinte avec des feuilles de papier pour montrer ce que je lui ai peins et moi à ses cotés
Un exemple de préparation en amont, avec des feuilles de papier pour reproduire un corps et connaitre l'échelle

Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon, à toi de trouver ta manière de bosser.

Pour ma part, je me prépare des feuilles d'inspiration, parfois des parties entières de ce que je vais peindre sur mon modèle, que j'ai à portée de main.


J'ai aussi pratiqué la méthode du papier grandeur nature, qui était une idée assez chouette bien qu'un peu galère à mettre en place (et tu remarqueras que le papier ne correspond pas du tout à la morphologie de ma modèle longiligne!).


J'aime avoir une idée de ce que je vais peindre, mais j'aime aussi laisser parler mon instinct. Il m'est arrivé de ne pas du tout savoir où mes tracés allaient m'emmener, et j'y ai pris beaucoup de joie... mais ce n'était pas en compétition, donc pas de pression quant au résultat attendu!



#3 Ton modèle

Bien souvent, on me pose la question "mais comment tu fais pour trouver tes modèles?".

J'ai la chance d'avoir un viviers de modèles très motivées (oui, au féminin, car je peins beaucoup de femmes) sans avoir besoin de forcer les choses.

Le cas échéant, une rapide annonce sur mes réseaux sociaux fait souvent l'affaire.


Avec mes modèles, la confiance est une valeur non négociable.

Afin de les aider dans ce travail compliqué, je leur ai préparé un guide, que j'envoie en amont de notre projet afin qu'elles visualisent le déroulé de la journée.


Ce qu'il faut que tu gardes en tête, c'est que ton modèle doit être la prunelle de tes yeux!

En effet, quand tu auras fini de peindre... qui va poser pour les photographes? pour le public si tu es dans un évènement public? qui va devoir défiler, bien souvent juché sur des chaussures à haut talons, inconfortables...c'est ton modèle!


Tu dois donc le choyer pendant toute la journée de préparatifs, et t'assurer que tout aille bien : lui demander souvent s'il a besoin de boire, de se dégourdir, d'aller aux toilettes, de manger... et bien entendu, lui parler!! Lui raconter où tu en es, lui montrer des photos que tu prends avec ton téléphone au fur et à mesure de l'avancée de ton projet...


C'est ultra important qu'il ne se sente pas exclu, et qu'il puisse être complètement intégré à ton processus de création.

Quoi de mieux pour qu'il habite correctement son personnage une fois ton travail fini?


Avant même de le peindre, évoque tous les aspects compliqués et délicats de cette collaboration : le droit à l'image, tes exigences en la matière (à savoir, si tu l'autorises à communiquer ou non sur ce que tu es en train de peindre sur lui), sa capacité à rester debout, longuement , dans le froid ou dans le chaud selon les endroits et les saisons...


Le petit tips : élaborer un contrat clair et précis permet de mettre noir sur blanc tout ce que tu pourrais oublier le jour J, et cela écrème également les profils non sérieux ou qui ne se rendaient pas compte de ce que tu comptais leur demander.

Je te conseille d'en éditer un, en double exemplaire, à remettre à ton modèle quelques jours avant, de façon à répondre à ses éventuelles questions posément AVANT de commencer.


#4 Le jour J

Pour commencer, un bon accueil va déterminer aussi de la suite à donner à la journée que vous allez passer ensemble.

Je prépare souvent une boite de fruits secs, agrémentés de chocolats, en libre accès pour que mon modèle puisse picorer tout au long de la journée, bien meilleur qu'un sandwich détrempé ou une salade fade.

Afin de ne pas perdre de temps sur le projet, je demande rapidement à mon modèle de se déshabiller, en sachant que c'est toujours la partie qui met un petit froid dans l'ambiance (sans mauvais jeu de mots).

Je lui prête un peignoir en moumoute, qui peut être taché sans soucis, ce qui lui permet de se couvrir même quand j'ai avancé mon design.


Je commence par tracer les grandes lignes de mon design en lui demandant de se tenir debout, afin de ne pas déformer le design.


J'en profite pour prendre des repères, en faisant quelques pas en arrière afin d'avoir le recul nécessaire.


Quand tout est placé succinctement ,j'assois le modèle, afin de ne pas l'épuiser inutilement.

Quand on parle de bodypainting, on parle de projet qui nécessite entre 4 et 8 heures de travail... 4 heures, pour quelque chose de simple et seul... 8 heures avec assistant et plus compliqué.

Si tu mets ton modèle debout dès le début, il y a fort à parier pour qu'il s'évanouisse pendant la journée, ou ne se sente pas très bien, d'autant qu'à plusieurs moments tu vas lui demander de prendre des postures compliquées ou peu confortables... qui veut aller loin ménage sa monture!


Je commence généralement par le fond, ce qui prend peu de temps car c'est du "remplissage", en évitant les contours des dessins que j'ai placé. Quand je dis peu de temps, attention, je me comprend! Ca ne se fait quand même pas en un claquement de doigt!

Le but est de procéder zone après zone, en sachant qu'une fois les fesses peintes, ton modèle ne pourra techniquement plus s'assoir... à ne pas prévoir en premier, donc!


J'alterne entre gros pinceaux et éponges, afin de ne pas laisser de traces disgracieuses.


Quand les couleurs de fond sont placées, je m'attaque au remplissage des zones de détails, les motifs plus précis.

En allant rapidement dès le début, j'ai ainsi une bonne estimation du temps restant pour le reste... sachant qu'à un moment , la fatigue aidant , je ralentis un peu, avant de reprendre de plus belle, galvanisée par la fin approchant.


 

Je te laisse sur cette première partie d'article consacré au bodypainting... je reviens avec la deuxième partie dès la semaine prochaine, pour encore plus de conseils et de réponses à tes questions!


A la semaine prochaine!



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